L'Atlantide :

le continent englouti

détroit de Gibraltar





Ce fut Platon qui relata la légende de l'Atlantide dans un récit de deux tomes : le Timée et le Critias. Il rapporte une discussion philosophique entre Socrate et trois de ses amis (Timée, Critias et Hermocrate) qui veulent établir un plan de la cité idéale, avec un parfait équilibre entre armée et agriculture.
Platon
Timée évoque dans le livre du même nom la création du monde et Critias, dans son manuscrit inachevé, conte la triste histoire de L'Atlantide, détruite par l'arrogance de ses habitants. Ce philosophe avait eu vent de l'existence de cette île disparue par son grand-père, lui-même nommé Critias, qui l'avait su grâce à Solon, le célèbre poète.
Celui-ci en avait eu connaissance lors d'un voyage en Egypte, au cours duquel un vieux prêtre lui avait expliqué que son peuple avait des archives bien plus vieilles que celles des Grecs, et que grâce à elles, l'histoire de l'Atlantide avait survécut jusqu'ici.



Les caractéristiques de l'Atlantide :




Lors du partage du monde par les Dieux, Poséidon a reçu l'Atlantide, archipel plus grand que la Libye et l'Asie réunies situé au-delà des colonnes d'Hercule, c'est à dire au-delà du détroit de Gibraltar. Le dieu de la mer tomba immédiatement sous le charme de Clito, la fille du roi de l'île, Evénor, et de Leucippe, vivant sur une montagne de basse altitude, au centre d'une plaine. A leur mort, Clito s'unit avec Poséidon. Elle lui donna 5 paires de jumeaux : Atlas et Eumelos (nom grec), aussi appelé Gadire (nom atlante), Amphérès et Evaimon, Mnéseus et Autochthon, Elasippos et Mestor, Azaés et Diaprépès.
En plus : Tous les cinq ans puis les six ans consécutifs, une cérémonie se déroulait dans le temple de Poséidon. Les dix rois de l'île se rassemblaient. Il capturait l'un des taureaux sauvages enfermés dans l'enceinte du temple et le sacrifiait comme selon les rites de la Grèce antique. Le soir venu, ils revêtaient une robe bleu sombre puis commençaient à se juger l'un et l'autre selon les lois ancestrales, gravées sur une colonne d'orichalque et placée au centre du temple. Une fois le jugement terminé, on le notait soigneusement sur une table en or.

Leur père embellit son territoire en faisant jaillir deux sources d'eau pure, l'une froide, et l'autre chaude, qui venaient s'écouler dans le bois sacré du dieu de l'île, contenant des arbres d'une diversité et d'une beauté étonnante. Il fit produire à la terre des aliments variés et abondants pour subvenir largement aux besoins de tous les habitants.

Il découpa l'île en autant de parties qu'il avait de fils, et les leur distribua. La partie contenant le château de ses grands-parents revint à Atlas, l'aîné, qui devint le roi. Il fit construire à la place de l'ancien bâtiment un temple grandiose dédié au dieu Poséidon, où des cérémonies se déroulaient chaque année. Ses murs étaient recouverts d'or et d'argent à l'extérieur, et son intérieur était constitué d'ivoire émaillé d'or, d'orichalque, et d'argent. Il y avait une immense statue d'or représentant le dieu sur son char, entouré de 100 nymphes. A l'extérieur du temple s'élevaient, entre autre, des statues d'or des rois et des reines descendant des dix fils de Poséidon.

Les autres constructions de l'île étaient, elle aussi, très belles, et faites de pierres de trois couleurs différentes : blanches, noires et rouges. Le port était constamment rempli d'une foule venant des quatre coins du monde, échangeant des marchandises exotiques.



La guerre :




Les gouverneurs de l'Atlantide étaient très puissants et possédaient un territoire qui s'étendait de la Libye jusqu'en Egypte, et de l'Europe jusqu'à la Tyrrhénie. Mais les Atlantes en usaient avec justice, comme avec tous leurs biens, qu'ils soient d'or ou de culture. Du moins, c'est ce qui se produisit tant que les enfants de Poséidon furent sous l'influence de leur descendance divine. Tel des demi-dieux, ils étaient justes et vertueux. Cependant le sang humain de Clito et des autres habitants de l'île insinua peu à peu dans leur caractère des défauts tels que la cupidité ou la fierté. A mesure que le temps passait, les Atlantes devenaient avides de toujours plus de puissance. C'est pour cette raison qu'il désirèrent envahir le monde, en commençant par la Grèce et l'Egypte.

Refusant de se laisser annexer par un empire ambitieux, les Athéniens prirent le commandement des Hellènes, et leur tinrent tête lors d'une mémorable bataille ou les Européens sortirent vainqueurs. Les Atlantes se replièrent et se préparèrent à revenir en force pour écraser la population éreintée mais Zeus décida de punir les futurs conquérants. Il détruisit l'île avec des tremblements de terre et des inondations qui firent disparaître les dernières traces de cette incroyable civilisation. Tout ce qui l'en reste, aujourd'hui, ce sont ses fonds vaseux qui gênent la navigation, et qui nous permettrons peut-être un jour de la retrouver et de faire exploser la désormais évidente vérité : L'ATLANTIDE EXISTE !












Les théories :




*La civilisation qui avait prospérée dans l'île de Santorin (l'ancienne Thera) avant l'éruption de son volcan fut mise à jour vers le milieu du XIXe siècle, grâce à la création et l'exploitation de carrières de pouzzolane destiné à isoler les parois du Canal de Suez en construction. Les fouilles furent abandonnées, en partie à cause de la guerre de 1870. Ce fut un archéologue nommé Spyridon Marinatos qui rouvrit le site. Une incroyable et riche cité avait été protégée de l'usure du temps par une couche de tuf. Elle s'était éteinte quand une gigantesque éruption l'avait détruite, vers 1500 ans av JC. De belles maisons, d'imposantes places et rues, des jarres ont étés découvertes. Immédiatement, Marinatos fit le parallèle entre l'éruption du Santorin et la légendaire Atlantide. Les prêtres égyptiens auraient gardé trâce de la violence du cataclysme dans leur archive, puis en aurait informé Solon lors de son voyage. Ainsi, la prospère petite île de la mer Egée se serait transformée en un richissime empire plus grand qu'un continent, et situé au-delà des Colonnes d'Hercule. Cette théorie est la plus connue et la plus reconnue.


*Une autre thèse est admise par un certain nombre de personnes (dont je fais partie). L'Atlantide aurait pu être dans l'Océan Atlantique, et plus précisément dans le Triangle des Bermudes. Platon précise que l'on pouvait passer de l'Atlantide à d'autres îles, et de ces îles, passer sur le continent. On a le choix : ces îles pourraient être les Bahamas, Cuba ou même Hispaniola. De plus, l'on sait que la mer des Sargasses est connue pour l'incroyable prolifération d'algues dans ses eaux. Or, les fonds vaseux de l'Atlantide, continent béni par Poséidon et à l'agriculture particulièrement prospère, seraient un fertilisant incroyable, qui permettrait à la végétation souterraine de se développer.


*Récemment, le géologue Jacques Collina-Girard a émis la théorie que Platon se serait inspiré, pour écrire l'histoire de l'Atlantide, de ce qui n'est maintenant qu'un haut fond et qui est situé au débouché ouest du détroit de Gibraltar. En effet, environ en 17 000 avant JC, le niveau de la mer (qui était de 135 mètres plus bas que de nos jours) découvrait une île de 14km de long sur 5km de large. Elle aurait été habitée par une population paléolithique qui aurait été contrainte de diminuer à cause de la montée progressive des eaux. Selon Collina-Girard, la tradition orale aurait conservé le souvenir de cette terre disparue, et Platon l'aurait utilisée pour les besoins de sa fable. En bref, ce géologue proclame que Platon se serait inspiré d'une île de 70 km2, peuplée d'une pauvre population de Cro-Magnon pour décrire une île plus grande que la Libye et l'Asie réunie, remplie d'une population riche, puissante, intellectuelle, et de plus il aurait transformé une montée des eaux de 10 mètres par siècle en gigantesque cataclysme brusque et meurtrier. Probable, n'est-ce-pas ? :)


*La toute dernière théorie sur l'emplacement de l'Atlantide a été dévellopée aux environs de l'année 2003. Son auteur est un policier archéologue amateur, Jacques Hébert. Il a repris le Timée et le Critias pour analyser chaque détail et faire, selon lui, la part du vrai et du faux. Il expose ses idées dans le livre "Atlantide la solution oubliée". Dans cet ouvrage, on peut voir que la difficulté à retrouver l'île perdue proviendrait d'une erreur d'interprétation géographique de la part de Solon. Quand le prètre égyptien lui parle d'un détroit à proximité des terres africaines, le grec en déduit que c'est le détroit de Gibraltar. Mais il existe un autre détroit, celui de Bab el Mandeb, qui sépare la Mer Rouge de l'Océan Indien. Et à la sortie de ce détroit existe une petite île, Socotra, dont certaines particularités correspondent à l'histoire de l'Atlantide. Cette nouvelle théorie est très intéressante et ouvre de nouvelles perspectives. Mais il faut avoir le courage de supporter le style du bouquin où chaque page fait l'apologie de la police et de ses méthodes. En plus, Jacques Hébert n'est pas peu fier de sa théorie et de ses capacités de recherche ; on peut bien le sentir à chaque phrase. Malheureusement pour lui, cette théorie serait vraiment géniale si elle n'avait jamais été exposée, ce qui n'est pas le cas. Et oui, Orson Scott Card a écrit dans l'un de ses roman de Science Fiction l'histoire d'une Atlantide située à Socotra. Seulement, à cette époque, l'auteur considère cette histoire comme une pure fantaisie d'écrivain et non pas comme une hypothèse scientifique. Alors quand on voit la fierté d'Hébert envers son livre, on ne peut s'empécher de sourire. Bon, malgré tout cela, il en reste un livre très complet où l'on est frappé par la ressemblance entre les deux îles, l'Atlantide et Socotra.


Les oeuvres dérivées :




On les chiffre à plus de 5000, ne vous attendez donc pas à ce que je les cite tous. En voici un tout tout petit échantillon.

* L'ATLANTIDE : roman de Pierre Benoit.
* ATLANTIDE LA SOLUTION OUBLIEE : livre de Jacques Hébert.
* LA NUIT DES TEMPS : roman de René Barjavel
* INDIANA JONES AND THE FATE OF ATLANTIS : jeu video des productions LucasArt
* BLACK ET MORTIMER : L'ENIGME DE L'ATLANTIDE : BD de Edgar P. Jacobs
* L'ATLANTIDE : film de Jacques Feyder, tiré du livre du même nom de Pierre Benoit.
* DIE HERRIN VON ATLANTIS : film de Jacques Feyder, tiré du livre de Pierre Benoit.
* SIREN OF ATLANTIS : film de Arthur Ripley et Gregg G. Tallas.
* DESERT LEGION : film de Joseph Pevney.
* HERCULE A LA CONQUETE DE L'ATLANTIDE : film de Vittorio Cottafavi.




A propos du Santorin :




Krakatoa
Le Santorin (appelé dans le passé Thera) est un volcan situé à une centaine de kilomètres de la Crête, qui est rentré en éruption environ 1500 ans avant notre ère (cliquez ici pour avoir une carte de l'archipel) . La puissance de cette catastrophe était au moins quatre fois le séisme du Krakatoa. 18 kilomètres cube de roches furent projetées dans les airs ; l'explosion se fit entendre à près de 5000 kilomètres de distance, les raz de marais firent environ 40000 victimes. Cette catastrophe entraîna sans doute le déclin de la civilisation minoenne car elle fut la cause de chute de cendre et de raz-de-marée, dû à l'effondrement du volcan, qui ravagèrent l'île. Sans les anéantir complètement, l'éruption causa la lente dégénérescence des Minoens. Comme il est écrit plus haut, le Santorin pourrait être, selon certains, l'île qui a inspiré Platon pour écrire ce "conte philosophique" qu'est le Critias. La description de l'île mythologique et son histoire rappelle bien entendu le sort de la Crète. Mais la catastrophe du Santorin a aussi inspiré beaucoup d'archéologues, de chercheurs, et de géologues pour expliquer certains mystères bibliques.

Par exemple, cette éruption aurait provoqué les dix plaies d'Egypte qui ont permis à Moïse d'emmener les Hébreux vers la terre promise. En effet, les malédictions décrites dans la Bible sont proches des symptômes qui suivent habituellement les éruptions volcaniques. La première des plaies (l'eau transformée en sang) aurait pu être la conséquence de téphras (ou cendres) expulsés par le Santorin, et qui aurait teint l'eau en rouge. Puis la catastrophe aurait déclenché des pluies diluviennes sur l'Egypte, ce qui aurait fait sortir grenouilles et crapeaux du Nil, aurait causé le développement accru des moucherons et autres insectes porteurs de microbes, décimant le bétail. Les charniers des animaux auraient attiré les mouches. Leurs larves auraient crées de nombreux ulcères dans la population. La septième plaie, la grêle, pourrait avoir été formée par des lapillis. Autrement dit, de la glace se serai conglomérée autour de particules du volcan. Des essaims de criquets pèlerins se seraient abattus sur les récoltes. Les cendres épaisses du volcan aurait provoqué les ténèbres sur le pays endeuillé. Ces catastrophes climatiques auraient empoisonné l'eau intoxiquant les habitants et entrainant tout d'abord la mort des premiers-nés. Et voila comment tout un célèbre épisode du livre le plus lu au monde peut être expliquer scientifiquement à partir d'une catastrophe.

Par la suite, la Mer Rouge se refermant sur l'armée de pharaon sauvant du même coup les Hébreux en fuite pourrait aussi être une des conséquences climatiques du cataclysme du Santorin. Si l'on admet l'hypothèse que la Mer Rouge aurait été confondue avec la Mer des Roseaux, les Hébreux aurait pu assister à un rapide raz-de-marée emportant leurs poursuivants tandis qu'ils tentaient de traverser un lac aux eaux calmes.






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