LA SECTE DES ASSASSINS





La principale référence de cette page est l'excellent roman d'AMIN MALOUF, "Samarcande". Je conseille cet ouvrage captivant à tous les passionnés de la Perse, de ses poètes, de son histoire.




Samarcande


La secte des assassins est tristement réputée et a une route jonchée de crimes et de cadavres. Ses membres étaient des terroristes à l'esprit meurtrier et à la mort résignée.

La confrérie fut crée au XII ème siècle par Hassan Sabbah, natif de la ville de Kom. Originaire d'une famille traditionnelle chiite, il devient très rapidement un érudit. Sa largeur d'esprit lui permet de se faire convertir par un ismaélien. Il part vers Ispahan afin de s'infiltrer à la cour, mais échoue et, par conséquent, il est banni du royaume Perse. Cependant, après avoir voyagé dans l'orient et converti de nombreux adepte, Hassan Sabbah revient en Perse et prêche la parole ismaélienne. En convertissant le khan de Samarcande, il parvient à s'imposer dans la ville, d'où il est bientôt chassé par l'armée Perse. Cette défaite va le pousser à créer en septembre 1090 un instrument de terreur qui restera le plus fiable à travers le monde et le temps : la secte des Assassins.

Hassan installe son centre des opérations à la forteresse d'Alamout. En dialecte local, cela signifie "la leçon de l'aigle" et c'est un nom bien choisi car elle est située au sommet d'un rocher accessible seulement par un chemin étroit. Les guerriers qui tentent de l'attaquer sont obligés de l'escalader les uns après les autres et de se découvrir. Le seul moyen de la toucher reste le siège et la famine. C'est pour cette raison que le Grand Maître des assassins va faire creuser des canaux à travers la montagne et construire d'immenses celliers qui permettent de stocker assez de vivre pour un an. A présent, la forteresse est pratiquement invulnérable. Mais son ambiance intérieure d'huis clos reste terrifiante pour les membres de la secte. En effet, les règles sont extrêmement strictes et immuables. Le sérieux est de rigueur et l'alcool est bannis ; celui qui est pris à boire subira la peine capitale. La justice est dure mais cependant égale pour tous. C'est ainsi qu'Hassan Sabbah fera tuer son fils sur la dénonciation arbitraire d'un de ses hommes, qui d'ailleurs s'était trompé !

L'ordre, comme celui des templiers, peut être décomposé en six fonctions dans la hiérarchie. La première et la plus importante est celle du Grand Maître. Le premier à tenir ce rôle sera Hassan Sabbah, et après sa mort, même s'il a nommé des successeurs, il restera le chef spirituel de la secte. Juste un échelon en dessous, les "daï" sont les missionnaires envoyés à travers le monde oriental afin de convertir. Puis viennent les "rafik", qui commandent des forteresses et dirigent l'organisation de l'ordre. Les "lassek", un échelon plus bas, s'occupe généralement du ravitaillement des membres de la secte. Les "mujib" sont des novices qui suivent l'éducation ismaélienne et vont accéder aux autres hiérarchies. Puis enfin viennent les "fidaï", "ceux qui se sacrifient", les armes des Assassins. Ce sont les soldats sans peur de la mort envoyés pour les meurtres.

Le monde oriental comprend rapidement que l'ordre est inattaquable. Aucune armée n'ose s'en prendre à lui et quiconque s'attire la colère des Assassins ne peut leurs échapper. Leur force est effrayante, d'autant plus que ces soldats ne craignent pas la mort, et parfois même l'attendent, impassibles. Les crimes sont commis en publics, et le meurtrier se laisse calmement écharper par la foule. Ainsi, ce sacrifice amènera de nombreuses personnes à se convertir à la secte ismaélienne par peur ou par admiration. La secte, invincible pour ceux de l'extérieur, sera empoisonnée par un de ses membres, le petit-fils de l'homme qui sera nommé Grand Maître par Hassan Sabbah lui-même, avant sa mort. Ce jeune homme ne supporte plus la rigueur de la vie à la forteresse d'Alamout et va permettre aux soldats de la secte de vivre dans la futilité. Les meurtres s'arrêteront, et la forteresse sera finalement prise par la vague d'invasion mongole dirigée par Gengis Khan.




UNE CONFUSION
Impressionnés par le courage des Assassins face à la mort, les ennemis de la secte les appellent Haschichiyoun, les fumeurs de haschisch, pour les discréditer aux yeux du peuple. Cette traduction de leur nom sera popularisée en occident par Marco Polo, et elle reste de nos jours très utilisée. Mais la vraie signification de l'appellation des assassins est Assassiyoun, autrement dit "ceux qui sont fidèles au Assas", le fondement de la loi.






RETOURNER A L'INDEX