sceau des templiers

LES TEMPLIERS


sceau des templiers


Lors de la première croisade, neuf chevaliers se regroupèrent pour assurer la garde du Mont Moriah en 1118. Ces neuf chevaliers s'appelaient :
Hugues de Payen, qui était leur chef,
Bisol de St-Omer,
Hugues 1er,
Andre de Montbard,
Archambaud de St-Aignan,
Nivard de Montdidier,
Gondemar,
Rossal,
et le comte de Champagne.
Ils créèrent l'ordre des Templiers, une communauté dont les membres étaient des moines soldats, et dont la mémoire hantera sans doute pour toujours notre esprit, autant pour la montée rapide de leur puissance, que pour leur fin tragique et sanglante.

Les moines soldats :


L'ordre des templiers était constitué de six fonctions ; le Grand Maître était le chef, puis suivaient les Grands Prieurs, les chevaliers, les écuyers, et enfin les frères servants. A leur entrée dans l'ordre, les moines soldats devaient faire voeux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance. Ces Templiers aussi appelés Chevaliers du Temple ou Pauvre Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon restaient fidèles à leur devise "ce n'est pas nous, mais Ton nom qu'il faut couvrir de gloire" et à leur patron St Jean, le sombre auteur de l'Apocalypse.

Ces moines soldats portaient une robe blanche, noire ou brune sur laquelle ils mettaient un manteau blanc orné d'une croix rouge. En presque deux siècles, leur équipement de combat se modifia. Il évolua d'une cotte de mailles et d'un casque à nasal à un haubert et à un écu long en plus d'une oriflamme vers 1150. Puis, en 1250, Il se composait d'un heaume, de chausses de mailles et d'un écu. La couleur de leurs robes était blanche, noire ou brune.

les costumes des templiers

Les templiers nous laissent de merveilleux témoignages de leur passage dans le monde médiéval. L'architecture et la complexité de leur forteresse en font des oeuvres. On peut citer Safed, Tortose, Toran, le krak des chevaliers ou le château des Pèlerins. Moins loin, on peut voir des commanderies et des villages templiers un peu partout à travers la France.

Les moines soldats avaient pour but de protéger le peuple partit en croisade tout le long du chemin vers la terre sainte, mais outre cet emploi de "soldats protecteurs", ils deviennent aussi un des premiers systèmes bancaires. En effet, grâce à leurs commanderies installées un peu partout dans le royaume chrétien, on pouvait déposer ses biens quelque part, et grâce à un reçu, les récupérer dans une autre commanderie. Il n'y avait ainsi plus de risque de se faire voler sur le chemin. Les templiers venaient de créer les chèques ! Fins stratèges et bons politiciens, les templiers devinrent très rapidement puissant et 10 ans après la création de l'ordre, celui-ci comptait 300 hommes qui commandaient à 3000 hommes.

Les templiers obtinrent un statut officiel en 1128, grâce au concile de Troyes.

Malheureusement, on a souvent rapproché l'ordre des templiers de la secte des assassins à cause des nombreuses similitudes les unissant. En effet, à vocation religieuse, les deux confréries ont été crées au environ du XIIeme siècle, se composait de six fonctions dans leur hiérarchie, et leurs membres portaient un manteau avec un ornement rouge, la croix pour les templiers et la ceinture pour les assassins. Ainsi, le nom des moines soldats fut relié à maintes reprises à celui de la secte la plus meurtrière de l'orient, lui donnant un aspect menaçant. De plus, comme tous les chevaliers de la foi, ils étaient extrêmes et provocateurs. Cette violence amena des catastrophes comme celle de Hattin, qui entraîna la perte de Jérusalem. Après l'abandon de la Palestine par les croisés, les moines soldats perdirent leur fonction de défenseurs de la chrétienté pour n'être plus que des banquiers. Mais ce fut leur richesse et leur goût du secret qui fit baisser le plus leur popularité et leur fit devenir une cible vulnérable pour le roi de France.

Après son abolition, l'Ordre des templiers devint au Portugal l'Ordre du Christ, et l'on peut penser que les Francs-maçons sont aussi une descendance des templiers.

Philippe le Bel :


Philippe IV commença à gouverner le pays à partir de 1285, à l'age de 17 ans. Le jeune roi était terriblement beau (ce qui lui vaut le surnom de "le Bel") et terriblement froid (Bernard Saisset a dit à ce sujet : "Ce n'est pas un homme ni une bête. C'est une statue."). Mais tout le long de son règne, il connut des conflits avec la papauté.

Il était actif, et entreprenait la réorganisation de l'état, la justice et l'agriculture. Cependant, ces changements requirent de fortes dépenses et cela ajouté à la démographie en hausse... les caisses furent bientôt vides.

Apres que le roi se soit saisi des biens des Juifs et des Lombards, le clergé craignit de voir ses richesses taxées. Le pape de 1294 à 1303, Boniface VIII était un homme autoritaire et buté, qui fit enfermer son prédécesseur pour arriver à sa place. Lors de la guerre entre Edouard I et Philippe le Bel, il créa la célèbre bulle Clericis laicos, qui menaçait d'excommunion tous ceux qui tenterait de soumettre un ecclésiastique à un impôt, pour protéger les biens de l'église. Les deux rois réagirent ; le premier en ne prenant pas en compte la bulle et en mettant hors-la-loi le clergé refusant de payer les impots, et Philippe le Bel en cessant toute exportation monétaire. Le pape fut obligé de faire un compromis en proclamant que le clergé pouvait (et devait) aider le roi financièrement. Mais loin de s'arrêter, ce conflit resta aussi fort toute la durée du mandat pontifical, Boniface VIII en créant des bulles et Philippe le Bel en y répondant par des messages assassins. Le pic fut atteint en 1303, lorsque le conseiller de roi Nogaret (un homme connut pour son tempérament fort et son agressivité) armé d'une petite troupe, investi la résidence d'été où le pape séjournait, à Anagni. Celui-ci resta emprisonné dans sa demeure quelques jours, avant d'être délivré par ses partisans. Il fut mis en sécurité à Rome où il mourut le mois suivant. C'est le célèbre "Attenta d'Anagni". Le roi fut pardonné par le pape suivant, Benoît XI, tandis que Nogaret et les Collona (une famille italienne qui avait pris une grande part dans l'attentat) furent excommuniés.

A la mort du pape (dont le mandat ne dura qu'un an), le roi fit élire un noble gascon, Clément V. Philippe le Bel s'arrangea pour le garder à Avignon et ce fut le début de la "Captivité de Babylone". Avant l'affaire des templiers, le roi de France tenait à avoir d'excellentes relations avec eux, car comme les autres souverains, il craignait leur puissance. L'un de ses fils eu même Jacques de Molay comme parain.

L'affaire des templiers :


Mais bientôt, l'argent se mit à manquer dans le royaume, et le trésor des templiers aurait pu permettre d'y remédier. Le vendredi 13 octobre 1307, le roi organisa l'arrestation de tous les templiers de France, autrement dit 15 000 personnes. Les quatre griefs principaux dont le roi accuse les chevaliers étaient
Initiation secrète accompagnée d'insultes à la croix,
Omission des paroles de la consécration lors de la messe,
Autorisation, voir recommandation de pratiquer le "crime contre nature", autrement dit, d'être homosexuel,
Adoration d'une idole considérée comme image du vrai Dieu, du seul auquel il fallait croire.

De cette idole, l'on ne sait pratiquement rien, à part le fait qu'elle représente une tête, sans doute une tête d'homme à grande barbe, et qu'elle était appelée par les templiers : Baphomet, ce qui bizarrement veut dire Mahomet en langue d'oc. Lors de l'interrogatoire des templiers, deux d'entre eux, Antoine de Verceil et Hugues du Faure (qui ne se connaissait d'ailleurs pas) racontèrent la même légende. Celle d'un noble qui serait tombé amoureux d'une jeune fille, mais celle-ci serait morte avant qu'ils ne puissent se lier. Lors de son enterrement, fou d'amour et de désir, l'homme se serait assouvit sur la morte, et à la fin de son acte nécrophile, il aurait entendu une voix jaillit de nul part : "reviens ici dans 9 mois, tu y trouveras une tête, fille de tes oeuvres ; ne te sépare jamais de cette tête, car elle te procurera tout ce que tu peux désirer". Neuf mois plus tard, l'homme revint sur ces lieux, et trouva la tête promise grâce à laquelle il aurait provoqué des miracles à travers le monde. De cette histoire est tirée la légende d'une tête en or, qui répondrait par oui ou par non à toutes les questions qu'on lui poserait. Fait troublant, lors de la descente du 13 octobre 1307, l'armée du roi trouva au temple de Paris, une tête de femme en or, creuse, contenant elle-même un crâne de petite fille, enveloppée dans une étoffe aux couleurs de l'ordre sur laquelle était cousue CAPUT LVIIIm.

Pour avoir plus de facilité à détruire l'ordre et à s'emparer de ses biens, le roi fit distiller à travers tout le royaume des rumeurs comme quoi les moines soldats ne respectaient pas leurs voeux de chasteté et commettaient nombres de péchés en plus de ceux cité dans le procès, d'où naquit l'expression : boire comme un templier. Ces rumeurs étaient d'ailleurs basées sur une certaine vérité, car un chevalier qui part piller, tuer, massacrer au nom de la religion, peut-il être en accord avec son dieu ?

Malgré cette mauvaise publicité, nombreux fut ceux que choquèrent les tortures infligées aux templiers. Et parmi eux, le pape qui décida d'empêcher les interrogatoires violents du roi et d'envoyer le clergé prendre la direction de l'enquête. Cette fois ci, le questionnement était conduit avec un minimum de justice est de douceur. Cependant au bout de quatre ans, le pape cessa brusquement l'enquête est fit abolir l'ordre des templiers avec la bulle Vox in excelcis. Personne ne saura jamais ce qui a été dit et qui a pu faire ainsi changer le pape, tous les documents étant conservés dans les archives du Vatican, qui restent secrètes et contiennent les réponses de nombreux mystères.

A l'époque, les accusés qui niaient les aveux qu'ils avaient fait pendant l'interrogatoire tombaient sous le coup d'une loi qui les condamnait à mort comme relaps. Ainsi, ils ne pouvaient revenir sur leur dire et leurs tortionnaires pouvaient les relâcher en toute quiétude. Cependant, de nombreux templiers, refusant ce principe, proclamèrent leur innocence et furent condamnés à mort. Le plus connu d'entre eux est Jacques de Molay. En 1314, le dernier Grand Maître des Pauvres du Christ et un autre dignitaire important furent condamnés au feu pour avoir protestés contre la violence des procédés du roi. Alors que le bûcher était allumé et que les flammes s'élevaient, il maudit le pape, le roi et les treize générations qui le suivraient.

Durant les années où les biens des templiers furent soumis à l'administration du roi, ils avaient beaucoup diminué, et le pape força Philippe le Bel à distribuer le reste aux Hospitaliers, l'ordre concurrent aux "Pauvres Chevaliers du Christ".

Et la malédiction ?


L'année de la malédiction, Guillaume de Nogaret, le terrible conseiller du roi meure brusquement.

Puis le 20 avril 1314, Clément V, alias Bertrand de Goth meure de la maladie de pierre.

Et le 29 novembre de la même année, le roi est tué par un sanglier au cours d'une partie de chasse. Il laisse derrière lui trois fils et une fille.

Son ainé, Louis X dit le Hutin meure deux ans après avoir pris le pouvoir. Il avait attrape un mauvais coup de froid alors qu'il était en bonne condition.

Son fils naît quelque mois après son décès, mais il ne survit que quatre jours, ce qui lui donne le nom de Jean Ier le posthume.

Son oncle, Philippe V le Long, le cadet de Philippe le Bel, reprend le pouvoir qu'il gardera pendant six ans avant de rendre l'âme.

Comme son frère, il ne laisse que des filles, et la couronne revient a Charles IV le Bel qui régnera lui aussi durant six années, puis trépasse.

Il ne reste plus que leur soeur, Isabelle, qui s'est mariée au roi d'Angleterre. Ainsi, le royaume de France et celui d'Angleterre reviendrait à son fils, Edouard III. Mais les barons le refusent, et nomme souverain le mari de Jeanne de Navarre, fille de Louis le Hutin : Philippe VI. Cette décision sonnera le début de la guerre de cent ans. Ainsi, l'on peut penser que Jacques de Molay a indirectement causé une des périodes la plus meurtrière de l'histoire de France, afin de punir particulièrement les rois mais aussi toute la population qui s'était détournée des moines soldat après les avoir encensés pendant longtemps.

Et le trésor ?


Malgré la dilapidation par le roi des biens de l'Ordre du temple, et la distribution aux hospitaliers, il existerait encore une importante partie de cette richesse, inconnue de tous, dont le secret se serait éteint avec les derniers templiers.

En effet, les dépôts des croisés dans les commanderies devaient être cachés dans des lieux secrets, et leur nombre aurait donné naissance à un fabuleux trésor. Une rumeur s'est étendue selon laquelle des richesses serait dissimulées dans les commanderies templières et pourrait être découverte en faisant pivoter la septième marche de certain de leurs escaliers à vis.

Mais ce qui reste "la cachette" du trésor des moines soldats la plus connue est celle du donjon de Gisors. Le guide de cette forteresse située dans l'Eure creusa des tunnels en secret, de nuit, et arriva dans une crypte avec plusieurs sarcophages. Quand l'homme parla de sa découverte aux autorités, celle-ci firent pression pour que les tunnels soit rebouchés et l'affaire étouffée. Le guide fut ruiné et devint un vagabond. Lors de son errance, il fut embauché par un ancien journaliste reconverti en fermier, Gérard de Sede ! Celui-ci écrivit à ce sujet un ouvrage passionnant et effrayant, "les templiers sont parmi nous", qui fut une de mes principales références pour cette page. Cependant, le monument, qui date de 1124, a failli s'écrouler vers 1960 par les fautes de nombreux chasseurs de trésor nocturnes, qui creusèrent sans plan, à tout va.

Chronologie :


1095 : Première croisade
1118 : Fondation de l'Ordre des templiers
1285 : Couronnement de Philippe le Bel
1291 : La bataille de St Jean d'Acre reprend aux croisés leurs conquêtes. Les templiers sont forcés de réfugier à Chypre et de revenir à leur bases, en Europe.
1305 : Clément V est élu pape
1305 : Les conseillers du roi, Nogaret et Plaisians, ouvrent un dossier sur les templiers
1307, 13 octobre : Philippe le Bel fait arreter tous les templiers de France
1307, 27 octobre : Clement V proteste contre les manieres du roi
1307, 17 novembre : Clement V se retracte et ordonne l'arrestation de tous les templiers d'Europe.
1308 : Le roi de France et le pape se disputent la direction du procès des templiers
1312 : La bulle "Vox in Excelcis" abolit l'Ordre des templiers
1314, 18 mars : Jacques de Molay est brule vif
1314, 20 avril : Clément V meure
1314, 29 novembre : Philippe le Bel le suit dans la tombe

Bibliographie :


*Les Templiers sont parmi nous, de Gérard de Sede, que je vous recommande particulièrement. C'est un ouvrage très complet et très troublant.

*Le Temple, ordre initiatique du Moyen Age, de J.H. Bolle

*Les Templiers de Provins et les débuts de l'ordre du Temple en France, de V. Carriere

*Les commanderies de Templiers dans le département de l'Eure, de l'Abbe Charles Guery

*The secret societies of all ages, de Heckethorn

*L'architecture des Templiers, d'Elie Lambert

*Clément V et Philippe le Bel, de G. Lizerand

*Le dossier de l'affaire des Templiers, de G. Lizerand

*Règle et statuts secrets des Templiers, de Maillard de Chambure

*La vie des templiers, de Marion Melville

*Les Templiers, d'Albert Ollivier

*Des banquiers au Moyen Age : les Templiers, Jules Piquet






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